Title: Du motif au thème : la description du silence et l’expression de l’indicible dans le roman zolien
Author, co-author: Thiltges, Sébastian
Abstract: Deux distinctions essentielles sont à la base de cette proposition : d’une part celle qu’élabore la critique thématique entre motif et thème, et de l’autre la distinction entre deux acceptions du mot « silence », pouvant signifier l’absence de bruit tout comme le refus ou l’échec de la parole. Paradoxalement, ce dernier oscille entre négation ou impossibilité d’expression et stratégie de communication. De même peut-on observer que le mutisme d’un personnage contemplant un paysage silencieux ne résulte aucunement d’une absence, mais bien d’un trop-plein de signes. Il s’agira dès lors d’étudier, dans un corpus constitué de romans réalistes ou naturalistes, les séquences descriptives dans lesquelles un narrateur ou un personnage tentent d’interpréter un silence, qu’il soit phénomène auditif ou qu’il résulte d’une rhétorique communicationnelle. On constate de prime abord que les descriptions du motif du silence affluent dans des romans dont le thème principal relève d’un indicible (La Curée de Zola par exemple) d’un secret (La Faute de l’abbé Mouret) ou d’un non-dit (Pot-Bouille ; nous retenons pour l’instant ces trois romans zoliens). Une corrélation évidente s’instaure ainsi entre d’un côté ce qui peut apparaître comme un détail textuel au niveau de la description et de l’autre la composition thématique et structurelle de l’œuvre. Nous apporterons les preuves précises du développement d’une véritable « rhétorique du silence » tant au niveau diégétique, l’interprétation erronée d’un silence pouvant avoir des conséquences sur l’intrigue, que narratif : au lecteur de gloser sur la parenthèse descriptive et de saisir l’expression de l’ineffable que prend en charge la description. Par définition art du verbal, la littérature, et en l’occurrence le roman, art « bavard » par excellence, semblent à travers la description du silence instaurer un double abandon du verbal. En effet, le silence est porteur de sens à l’encontre de la parole tout comme la description littéraire, envers silencieux du récit qui prend modèle sur le tableau peint, sait véhiculer la signification thématique et poétique de l’œuvre.
Author, co-author: Thiltges, Sébastian
Abstract: Deux distinctions essentielles sont à la base de cette proposition : d’une part celle qu’élabore la critique thématique entre motif et thème, et de l’autre la distinction entre deux acceptions du mot « silence », pouvant signifier l’absence de bruit tout comme le refus ou l’échec de la parole. Paradoxalement, ce dernier oscille entre négation ou impossibilité d’expression et stratégie de communication. De même peut-on observer que le mutisme d’un personnage contemplant un paysage silencieux ne résulte aucunement d’une absence, mais bien d’un trop-plein de signes. Il s’agira dès lors d’étudier, dans un corpus constitué de romans réalistes ou naturalistes, les séquences descriptives dans lesquelles un narrateur ou un personnage tentent d’interpréter un silence, qu’il soit phénomène auditif ou qu’il résulte d’une rhétorique communicationnelle. On constate de prime abord que les descriptions du motif du silence affluent dans des romans dont le thème principal relève d’un indicible (La Curée de Zola par exemple) d’un secret (La Faute de l’abbé Mouret) ou d’un non-dit (Pot-Bouille ; nous retenons pour l’instant ces trois romans zoliens). Une corrélation évidente s’instaure ainsi entre d’un côté ce qui peut apparaître comme un détail textuel au niveau de la description et de l’autre la composition thématique et structurelle de l’œuvre. Nous apporterons les preuves précises du développement d’une véritable « rhétorique du silence » tant au niveau diégétique, l’interprétation erronée d’un silence pouvant avoir des conséquences sur l’intrigue, que narratif : au lecteur de gloser sur la parenthèse descriptive et de saisir l’expression de l’ineffable que prend en charge la description. Par définition art du verbal, la littérature, et en l’occurrence le roman, art « bavard » par excellence, semblent à travers la description du silence instaurer un double abandon du verbal. En effet, le silence est porteur de sens à l’encontre de la parole tout comme la description littéraire, envers silencieux du récit qui prend modèle sur le tableau peint, sait véhiculer la signification thématique et poétique de l’œuvre.